Bernard Vincent

Fasciné autant qu’amusé, depuis longtemps, par la prolifération de merveilles et de prodiges dont se nourrissent les superstitions et les mythologies, j’ai commencé, il y a peu, cette série de photomontages intitulée «Chimères et autres apparitions».

Bernard Vincent

J’ai choisi, pour le moment, de ne puiser mes ressources visuelles que dans la paisible nature qui m’entoure : bois et forêts, herbes et fleurs d’un petit coin de Picardie peu singulier.

Des paysages flamands au Romantisme, au Symbolisme, au Surréalisme… la nature est souvent la matière privilégiée où les artistes puisent les ressources anodines de leurs visions les plus fantastiques.

En m’emparant, à mon tour, de quelques bribes du réel, j’ai entrepris de construire, avec les moyens de la photographie numérique et grâce à quelques manipulations non destructives, une forme de land-art virtuel imprégné de références aux grands mythes constitutifs des cultures planétaires.

Synthèse d’hasardeuses errances et de connotations culturelles, l’ambiguïté de ces images et les multiples lectures qu’elles proposent peuvent inciter l’observateur à se projeter dans leur étrangeté énigmatique pour y rêver peut-être, mais aussi y puiser le désir de se les approprier afin de les reconstruire selon sa fantaisie. Le regard poétique et visionnaire que je porte ici sur ces modestes fragments de réalité est destiné à être partagé, à agir comme un déclencheur pour tous ceux qui, ne se contentant pas du statut de spectateur soumis, aspirent à agir sur le monde pour le comprendre et se comprendre dans le monde.

Jean-François B

J’aimerais, dans un certain absolu ne vivre l’expérience de peindre que pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une expérience unique, en essayant surtout de faire abstraction du résultat, de l’attente d’un produit fini et acceptable aux yeux de l’autre et de moi-même.

 

Amazone

J’ai souvent l’impression de travailler  comme un photomanipulateur :  je superpose des visuels qui me reviennent ou dont je m’inspire. J’éprouve un besoin compulsif de me nourrir d’images, souvent réunies autour de personnages mythologiques. Ce n’est pas un hasard si mes récentes peintures ont pour titres : Melpomène, Terpsichore, Jocaste, Thanatos… Naturellement, le lien entre ces visuels ne me sert que de point de départ, car la façon dont je vais les traiter va me permettre de m’approprier cette base en la martelant de mon désir d’assimiler l’impression qui m’a tant captivé à la vision de l’image initiale.

Et ainsi se développe ma conduite de création : besoin de découper, salir, gratter tout ce reliquat, superposer encore et encore à la fois des fragments et des impressions personnelles ou issues de l’échange. Toujours insatisfait, j’assemble, j’accumule, je triture en n’acceptant l’achèvement que comme une fin provisoire et douloureuse.

lien : jeanfrancoisb.tumblr.com